Croissance et utilité sociale, le pari tenu de France Active en 2022
Montreuil, le 16 février 2023
Au sortir de la crise Covid, France Active affiche une forte croissance pour son activité de financement et de conseil aux entrepreneurs engagés. Avec près d’un demi-milliard d’euros mobilisés en 2022, le premier réseau associatif de finance solidaire réussit le pari d’accompagner 35 500 entreprises. Une démonstration que l’entrepreneuriat peut répondre à une vision sociale de l’économie. L’an dernier, l’action des bénévoles et salariés du mouvement associatif a rendu possible la création et la consolidation de 60 000 emplois.
Une augmentation de 12% du nombre d’entreprises soutenues en 2022
Dans un contexte de forte croissance de création d’entreprise, France Active a renforcé en 2022 son action de soutien auprès des créateurs les plus éloignés du financement bancaire comme auprès de ceux qui développent un projet à forte utilité sociale. Convaincu que l’entrepreneuriat est une des réponses possibles aux défis sociaux et écologiques comme à la montée de la précarité, le réseau associatif a mobilisé près d’un demi-milliard d’euros au profit de 35 500 entreprises engagées.
L’activité 1 financière connaît une croissance globale de 20 % entre 2021 et 2022 en montant mobilisés et de 12 % pour le nombre d’entreprises accompagnées. Cette performance se traduit aussi par une augmentation en montant de 16 % sur son activité de garant et de 38 % sur son métier d’investisseur. Au total, 60 000 emplois ont été créés et consolidés, dont 64% en création directe.
Création : un soutien plus marqué
auprès des publics les plus fragiles
100 % DES CRÉATEURS SONT DEMANDEURS D’EMPLOI dont 37% des créateurs soutenus sont en situation de grande précarité (demandeurs d’emploi de longue durée, bénéficiaires des minimas sociaux…).
Attentive au développement des territoires les plus fragiles, France Active a également renforcé son action en faveur des entrepreneurs implantés en Zone de Revitalisation Rurale et en Quartier Politique de la Ville. La part de ces entrepreneurs, qui représentait 25% en 2021, passe à près de 30 % en 2022.
LES FEMMES : un entrepreneur sur 2 accompagné par France Active est une femme (vs 41% des créateurs d’entreprise en France). L’association leur facilite l’accès au crédit bancaire grâce à la Garantie Egalité Femmes et une dizaine de programmes locaux d’accompagnement et de connexion dédiés.
LES JEUNES : ils sont de plus en plus nombreux à être accompagnés et financés par France Active : 32% ont moins de 30 ans contre 28.3% en 2021. 53% ont un niveau bac ou inférieur.
Pierre-René LEMAS
Président de France Active
En 2022, nous avons surmonté la crise sanitaire en concentrant l’ensemble de nos efforts sur les entrepreneurs apportant des réponses aux défis sociaux et écologiques. Pour tous les 35 500 entreprises accompagnées, nous sommes le seul acteur à intégrer une vision aussi précise de l’engagement des entrepreneurs : création d’emplois, développement des territoires, écologie, lien social et gouvernance démocratique sont les cinq piliers qui guident leur projet et notre action.
Donner à tous les mêmes chances d’accéder aux financements pour créer leur entreprise et développer leur utilité sociale
En 2022, France Active a concentré ses financements sur deux missions principales :
- Protéger les entrepreneurs les plus fragiles dans leur parcours
En mobilisant plus de 3/4 de ses financements sur la mise à disposition de garanties d’emprunts bancaires en 2022, France Active donne la possibilité à des entrepreneurs fragiles et à des structures de l’ESS d’avoir accès au financement. Les 35 associations territoriales du réseau contribuent ainsi à sécuriser leur parcours et à consolider leur modèle économique.
Cette action a été d’autant plus déterminante en 2022 grâce au soutien du ministère du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion qui a rendu possible le financement et l’accompagnement de 4 000 entrepreneurs en situation de grande fragilité. Intégré au programme de l’État Inclusion par le Travail Indépendant, le renforcement du Pacte Création de France Active a permis de proposer de nouvelles formations, un accompagnement personnalisé et une prime pour les 18-30 ans.
Enfin, 83% des créateurs 2 accompagnés par France Active sont toujours en activité trois ans après leur financement (versus 74% pour l’ensemble des entreprises – données INSEE).
- Investir pour développer l’utilité sociale
Création, développement, transformation, rebond, France Active intervient à chaque phase de vie auprès des structures portant les valeurs de l’Economie sociale et solidaire. En 2022, elle a mobilisé 80 M€ d’investissements solidaires, dont 41 M€ provenant de sa société d’investissement. Ce sont près de 1 200 structures qui ont pu accroître leur capacité d’action. Pour nombre d’entre elles, l’investissement est un levier pour s’engager dans la transition écologique, accélérer leur transformation numérique ou encore renforcer leur organisation tout en poursuivant leur ambition d’utilité sociale.
Pour renforcer son action auprès de ces entreprises, France Active prépare pour septembre prochain une nouvelle offre d’investissement totalement dédiée aux transformations sociales et écologiques.
1- En 2021, France Active a mobilisé 508 M€, dont 103 M€ de mesures d’urgence Covid. Pour 2022, la part de ces financements ne représentent que 11 M€. A périmètre constant, France Active connait une croissance en montant mobilisé de 80 M€ sur ces activités de financement. Retour2- Etude d’impact TMO (cabinet d’étude indépendant) réalisée pour France Active en 2021. Retour
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Trois parcours d’entrepreneurs engagés
Andi Malanda – Food Africa
A 35 ans, cette maman de 4 enfants, aide-soignante à domicile décide de monter son entreprise pour trouver un meilleur équilibre entre sa vie professionnelle et personnelle. Elle créée son épicerie de produits tropicaux dans le quartier nantais Saint-Joseph. « Je n’avais pas de banque pour financer le local, explique Andi Malanda. J’ai pu avoir un rendez-vous avec France Active et la conseillère m’a donné ce qui me manquait : l’écoute et la possibilité d’avoir une garantie. Cela a permis à la banque de valider mon dossier. »
>Financement de France Active
- une garantie bancaire de 8 000€
Villages Vivants
Villages Vivants est né dans la Drôme de la rencontre de 3 entrepreneurs réunis autour d’une idée commune : faire revivre les villages français. Comment ? Cette foncière solidaire achète, rénove puis loue des locaux dans des villages pour y installer des activités et ainsi ramener de la vie et des services de proximité. Villages Vivants a déjà conduit plus de neuf projets sur 3 000 m2 et pour des activités très diversifiées (librairie, auberge, agence de mobilité, brasserie, espace de bureaux…), créant ainsi plus d’une quarantaine de nouveaux emplois.
>Financement de France Active
- plusieurs investissements solidaires de 600 000€
>Lire le portrait complet
>Site internet
La Varappe
“Révéler les talents, aider à prendre confiance en soi, permettre à chacun de grandir, est avant tout un projet de société mais aussi une affaire d’entreprise.” affirme Laurent Laïk, président du Groupe d’entreprise d’insertion La Varappe, situé à Aubagne dans les Bouches du Rhône Ce groupe d’entreprises défend depuis plus de 30 ans, un revenu décent et permanent pour les métiers essentiels que sont ceux de la santé, de l’écoconstruction, de l’environnement et des ressources et compétences
>Financement de France Active
- plusieurs investissements solidaires d’un total de 2 350 000€
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Cap créa : le nouveau collectif créé sous l’impulsion de Bpifrance
27 réseaux d’accompagnement à la création d’entreprise dont France Active s’unissent, autour de Bpifrance pour créer le collectif Cap créa. Une ambition commune : doubler d’ici 5 ans le nombre de création d’entreprises accompagnées, pérennes, génératrices de valeur ajouté et d’emploi.
Aujourd’hui, seules 20% des créations « actives » sont accompagnées. Or, sans accompagnement et financement adéquats près de 50% des entreprises disparaissent dans les trois ans suivant leur création alors que ce taux de pérennité dépasse les 70% pour les projets financés et accompagnés.
Pour remédier à cela, le 6 octobre 2022, 27 réseaux d’accompagnement à la création d’entreprise et Bpifrance signent un manifeste. L’objectif : doubler d’ici 5 ans le nombre de création d’entreprises pérennes, génératrices de valeur ajouté et d’emploi.
France Active, association leader de la finance solidaire, participera à cet élan et proposera des financements et de l’accompagnement adaptés aux projets des entrepreneurs engagés. Elle contribuera ainsi à leurs côtés à changer la société, sachant que les entrepreneurs accompagnés par les 35 associations territoriales sont plus de 80 % à voir leur structure perdurer au-delà des 3 ans existence.
https://vimeo.com/798306556
Les 5 engagements à 5 ans du collectif Cap Créa
auprès des pouvoirs publics, des entrepreneurs et des citoyens :
- Gagner la bataille des idées en renforçant la sensibilisation à l’entrepreneuriat afin de contribuer à la diffusion de l’esprit et de l’envie d’entreprendre auprès de toutes et tous.
- Mieux informer et orienter chacun pour assurer un accès simplifié à l’ensemble de leur offre d’accompagnement et de financement.
- Orienter chacune et chacun, selon sa situation, dans tous les territoires, afin d’assurer un parcours personnalisé avec des solutions adaptées.
- Renforcer leur impact en doublant collectivement d’ici à 5 ans le nombre de créatrices et créateurs accompagnés, afin de générer un million d’emplois pérennes supplémentaires.
- Faire avancer l’économie de demain en intégrant l’impact social et environnemental de chaque projet et en contribuant par leurs expertises à la prise en compte des enjeux liés à l’entrepreneuriat dans toutes ses dimensions (sociale, fiscale, juridique…)
Dans cette démarche, France Active contribuera à renforcer son accompagnement en faveur des publics les plus fragiles en sécurisant leur projet, tant pour accéder à un crédit bancaire que pour protéger l’entrepreneur tout au long de son parcours.
Les 27 membres de Cap Créa, signataires du manifeste :
100 000 entrepreneurs – 60 000 rebonds – Action’elles – ADIE – AJE – BGE – Bpifrance – My Creo Academy – Enactus – Entreprendre pour Apprendre – Entrepreneurs dans la Ville – Femmes des Territoires – Fondation Entreprendre – Force Femmes – France Active – France Angels – Initiative France – Union des Couveuses – Groupement de Créateurs – Les Déterminés – Les Entrep’ – Les Premières – Moovjee & Réseau Mentorat France – Pépite France – Positive Planet – Réseau Entreprendre – Second Souffle
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Accès +, sécuriser le parcours des néo-entrepreneurs
Soutenu par le ministère du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion au travers de l’appel à projets Inclusion par le travail indépendant, le programme Accès + permet de toucher un plus grand nombre de créateurs d’entreprises dans des zones fragiles
Au début, les habitants du quartier Etouvie à Amiens ont regardé avec curiosité ce nouveau lieu de restauration aux couleurs de la Martinique. Et puis les premiers gourmands sont arrivés. Aujourd’hui, les résidents de ce quartier en plein renouvellement urbain plébiscitent le food truck Doucès Pays (Douceurs du pays en créole) d’Octavie Bellune. L’engouement est le même quartier Saint-Joseph à Nantes pour Super Food Africa, l’épicerie de produits tropicaux d’Andi Malanda. Elle a aussi ouvert cet été. Mais ce n’est pas leur seul point commun ! Ces deux jeunes entreprises ont bénéficié du programme Accès + de France Active.
Il faut dire qu’Octavie Bellune et Andi Malanda font partie des porteuses et porteurs de projet dans des zones sensibles qu’Accès + vise tout particulièrement à soutenir.
« Accès + est une offre complémentaire du pacte Création de France Active, adaptée à des publics plus fragiles et à ceux vivant dans les quartiers de la politique de la ville ou les zones de revitalisation rurale, confie Jean-Dominique Bernardini, directeur des partenariats de France Active. Nous avons pu développer cette offre depuis un an au travers de l’appel à projets Inclusion par le travail indépendant du ministère du Travail, du Plein Emploi et de l’Insertion. » Une montée en gamme à la fois côté accompagnement, avec une offre de services renforcée, et côté financement, avec une prime de 3 000 euros qui peut être débloquée pour les moins de 30 ans.
Quand on est sans emploi, créer sa propre entreprise peut constituer un moyen de retrouver une activité professionnelle. La création d’entreprise doit être accessible à tous y compris aux personnes fragilisées sur le marché du travail et quel que soit son âge. Le programme gouvernemental ITI « Inclusion par le Travail Indépendant » vise à favoriser la création d’entreprise par des personnes jeunes ou éloignées de l’emploi. Il leur permet de bénéficier d’un accompagnement renforcé tout au long de l’élaboration de leur projet de création d’entreprise. France Active fait partie des structures retenues par l’Etat au titre de ce programme, je salue son engagement à faire de l’entrepreneuriat une voie d’inclusion professionnelle durable.
« La philosophie du programme est bien d’accompagner et de financer des projets viables, mais aussi de sécuriser les créateurs d’entreprise dans la durée, complète Jean-Dominique Bernardini. Les garanties de France Active jouent un premier niveau de protection. Nous avons aussi développé des partenariats avec des réseaux qui connaissent bien les besoins de ces entrepreneurs un peu plus fragiles, comme Entrepreneurs de la Cité ou la Fédération bancaire française. » Grâce à ce groupe de bonnes fées, l’accompagnement est quasiment à 360 °, aussi bien sur les aspects économiques et financiers que sur les questions de protection sociale.
Pour y parvenir, le rôle des accompagnateurs dans les associations territoriales de France Active a été accru. Afin de passer plus de temps avec les porteurs de projet et pour être au plus près de leurs préoccupations. Après un premier entretien, qui va déterminer la viabilité du projet, l’accompagnement se met en place à base d’ateliers collectifs, de webinaires et de rencontres individuelles. « Accès + nous permet de toucher de nouveaux entrepreneurs et de les aider de manière plus fine », confirme Lucie Hugon, conseillère en Lozère au sein de France Active Airdie-Occitanie. Ainsi, durant toute l’année 2022, de nombreux ateliers en présentiel, comme ceux sur la trésorerie ou le premier entretien avec son banquier ont pu être déployés à destination d’entrepreneurs issus de tout le département. « Lors de ces ateliers, on invite aux discussions insiste Lucie Hugon. Cela permet aux créateurs d’échanger sur des problématiques communes et de commencer à créer du réseau territorial entre eux. » Toute cette panoplie d’outils à leur disposition donne les conditions de la réussite.
En dehors de ces ateliers, l’intégration au programme Accès + aiguille les néo-entrepreneurs vers des webinaires construits avec les partenaires. Depuis une quinzaine d’années, la fondation Entrepreneurs de la Cité s’est donné pour objectif d’assurer les très petites entreprises. « Nous avons élaboré pour elles un contrat d’assurance inclusive, plus adapté à leurs spécificités que le marché classique, indique Nathalie Rauch, directrice du développement d’Entrepreneurs de la Cité. Il était donc tout à fait naturel pour nous de participer à Accès +. Nous avions déjà des formations sur l’importance d’être bien assuré et nous en avons développé de nouvelles. » Toutes les semaines, une trentaine d’entrepreneurs du programme assistent à un de ces webinaires.
« Depuis que nous sommes parties prenantes du programme, ajoute Nathalie Rauch, on constate que les petites entreprises ne sont pas plus sinistrées que les autres ! » Dans le système Entrepreneurs de la Cité, ils peuvent bénéficier d’une assurance inclusive pendant 4 ans, avant de retourner vers les offres habituelles, une fois consolidés.
Octavie Bellune à Amiens et Andi Malanda à Nantes ont eu l’occasion de suivre ces étapes d’accompagnement et ces webinaires, tout en continuant de monter les briques de leurs projets. A 53 ans, Octavie Bellune est arrivée à Amiens il y a 5 ans seulement, après une autre vie en Martinique. C’est dans son nouvel environnement qu’elle a construit pas à pas son projet de food truck. Dans son parcours, elle a rencontré plusieurs réseaux d’aide à la création, avant de pouvoir démarrer son activité en août dernier. « En tant que chômeuse, c’était compliqué pour obtenir un crédit bancaire, explique-t-elle. Mais la garantie de France Active a permis de débloquer cela auprès de mon banquier, afin de financer l’achat du camion et de le transformer en food truck ».
Pour Andi Malanda, 35 ans, Accès + a été également décisif. « J’avais tout préparé par moi-même, de l’étude de marché au budget, précise-t-elle. C’est pendant la recherche d’une boutique que j’ai croisé la route de France Active. Ma conseillère a été très attentive à mon dossier. C’est grâce à elle que j’ai pu obtenir un prêt bancaire pour financer le local et les travaux ; j’ai pu ouvrir très peu de temps après. » Le renforcement du pacte Création de France Active a ainsi permis de toucher de nouveaux publics, comme à Nantes et Amiens ou en Lozère, et d’accélérer des dossiers qui n’attendaient qu’un coup de pouce supplémentaire pour démarrer.
Ambition pour la fin 2022
4 000
entrepreneurs accompagnés
dont
1 900
jeunes (18 – 30 ans) bénéficiaires d’une prime d’État de 3 000€
3 questions à Pascal Glémain, Maître de conférences en Gestion-Management et ESS à l’Université Rennes 2
« Sans surprise, l’accompagnement est primordial »
Pourquoi les pouvoirs publics encouragent-ils l’entrepreneuriat dans les quartiers ?
La France est toujours dans un chômage de masse que les politiques publiques n’arrivent pas à enrayer. Avec le soutien à la création d’entreprises, on sort des politiques d’assistance pour accompagner les personnes vers des activités génératrices de revenus. Les personnes cibles de ces dispositifs sont nombreuses dans les quartiers de la politique de la ville et dans les zones de revitalisation rurale, mais on a parfois du mal à les atteindre. Elles ont besoin d’étapes plus ou moins longues pour créer. Car, nous le vérifions dans les études universitaires, l’entrepreneuriat est un processus, pas un statut.
Quelles sont les conditions de la réussite dans ces créations d’entreprises ?
Sans surprise, l’accompagnement est primordial. Et cela marche plutôt mieux quand il part de la personne pour aller vers les problématiques économiques au lieu de l’inverse. A la fin du parcours, certains ne vont pas créer, mais ils auront été accompagnés. Au sein de l’université Rennes 2, nous participons aux Cordées de la réussite pour aider les jeunes créateurs d’entreprise, de l’idée au projet. Nous les soutenons avec plusieurs partenaires (c’est aussi une des conditions du succès pour un accompagnement efficace) : missions locales, Cités Lab, France active Bretagne, Cigales Bretagne, etc. Depuis 10 ans, nous aidons une dizaine de projets jeunes par an. Un autre critère est de rester au plus près du territoire, d’où l’importance par exemple des tiers lieux en milieu rural comme en QPV ; aujourd’hui, un QPV sur trois a créé un tiers-lieu. Beaucoup se placent désormais sur le créneau de la création d’activités.
Quelle est la situation de la création d’entreprises dans les zones difficiles ailleurs dans le monde ?
Dans les pays du Sud, l’entrepreneuriat populaire est naturel. En Amérique latine, les habitants créent leurs propres activités pour sortir de l’informel, comme en Argentine lors de la crise des années 2000 ou au Pérou, où la finance solidaire aide les petits paysans à développer leur production vivrière. En Afrique subsaharienne, comme au Togo ou au Bénin, il existe des dispositifs d’aide à la création d’entreprises d’utilité sociale, dont Entrepreneurs du monde est partie prenante. Et enfin, c’est d’Asie, et du Bangladesh, qu’est partie la micro-finance qui a essaimé jusqu’aux quartiers pauvres des pays riches…
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Biennale 2022 : les nouveaux horizons de l’engagement
Les 28 et 29 juin dernier, 700 participants (salariés, bénévoles et partenaires) se sont réunis au Point Fort à Aubervilliers pour échanger, débattre et imaginer ce que seront, pour France Active, les nouveaux horizons de l’engagement.
Deux journées rythmées par des conférences, des débats et des ateliers autour des thématiques qui font l’ADN de France Active : finance solidaire, écologie, démocratie, gouvernance, inclusion et innovations territoriales.
Découvrez, en images, le best of de ces 2 journées :
Le 28 juin : une première journée d’échanges et de réflexions
Après un accueil de Yesil Rusconi (directrice de France Active Ile-de-France) et Lionnel Rainfray (vice-président de France Active Métropole) qui nous ont donné leurs visions de l’engagement et de nos métiers ; Claude Alphandéry président d’honneur de France Active a pris la parole pour nous rappeler les valeurs universelles qui ont participé à la fondation de France Active, à savoir l’entraide, la coopération, la liberté, l’égalité et la fraternité.
Les participants ont ensuite eu le choix entre une conférence inspirante sur les liens entre démocratie et écologie avec la philosophe Joëlle Zask et un grand débat : Osons voir l’économie en grand ! entre Laurent Laik (Groupe La Varappe), Jérôme Voiturier (Uniopss), Béatrice Delpech (Enercoop et Les Licoornes). Vous retrouverez prochainement sur notre site, un récapitulatif de ces échanges.
Ils pouvaient également partir à la découverte d’entrepreneurs engagés afin de découvrir des structures inspirantes à travers :
- une sensibilisation à la déficience visuelle avec Oorion,
- la découverte de l’activité physique adaptée avec Siel Bleu,
- une dégustation de café avec Change Please France,
- une immersion dans l’histoire du fort d’Aubervilliers avec Fort Récup’,
- la construction d’une bibliothèque pour le Fort avec La Fabrique des Impossibles et Au Milieu,
- la cuisine à partir d’invendus alimentaires avec Re-Belle,
- une initiation à la danse avec Just Kiff Dancing,
- la découverte des principes de la permaculture appliqués aux organisations avec Les Alvéoles
- une expérimentation de la gouvernance intégrative avec Sacha Epp.
Fanny Gérome (directrice générale adjointe de France Active), Alexis Masse (président de France Active Investissement) et Dominique Mahé (président de France Active Garantie) ont lancé l’après-midi avec un temps collectif sur les nouveaux horizons de nos métiers d’investisseur et de garant.
Deux débats ont ponctué l’après-midi :
- la finance solidaire avec Alexis Masse (président de France Active Investissement), Fabien Leonhardt (Mirova), Antoine Vedrenne (Citizen Capital)
- Sortons du blabla sur les territoires solidaires avec Antoinette Guhl (vice-présidente de la Métropole du Grand Paris), Simon Laisney (Plateau Urbain), Laure Gayet (Approche.s !)
Vous retrouverez prochainement sur notre site, un récapitulatif de ces échanges.
Parallèlement à ces débats, des temps d’échanges avec les associations territoriales ont permis d’aller à la rencontre d’innovateurs engagés comme la Serre à projets (Lorraine), Projet Briand et Okoté (Alsace), l’Accélérateur de l’engagement et Efferve’sens (Centre – Val de Loire), Propulsons ! (Pas-de-Calais), Ouvre Boîte Auvergne et Ouvre Boîte Aquitaine, le Générateur Bourgogne Franche-Comté (Franche-Comté), le financement à l’initiative agricole et Première brique (Occitanie), la démarche nationale d’évaluation d’impact social, J’adopte un projet (Nouvelle Aquitaine), l’insertion de bénéficiaires RSA (Seine-et-Marne Essonne), Territoire de Solutions (Normandie).
Pierre René Lemas, président de France Active, a conclu cette journée en tribune, traçant la voie de l’engagement en nous appelant à faire preuve d’exigence et d’audace.
Une journée qui s’est terminée par une soirée festive, lancée par Badaue, groupe de Batucada, le tout ponctuée par des jeux en bois animés par On fait un jeu ?!
Le 29 juin : une matinée de coopération
Denis Dementhon (directeur général de France Active) a ouvert notre deuxième journée réservée aux salariés et bénévoles de France Active. Il a rappelé toute la force du collectif de France Active, de la confiance de nos partenaires et de notre capacité collective à aller plus loin dans l’accompagnement des entrepreneurs.
Et pour vivre la coopération inter-équipe, la matinée fut consacrée à un “escape game” géant ! Les 500 salariés ont été répartis par équipe de 6 personnes pour résoudre une énigme commune. Cette expérience hors norme a été rendue possible grâce à l’association On Fait Un Jeu, une association des Hauts-de-France qui mobilise le jeu comme levier de lien social.
Vous n’avez pas pu participer à cet événement ?
Retrouvez prochainement des articles sur les conférences et débats qui ont eu lieu au cours de la journée du 28 juin.
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L’ESS au coeur de la relance
La crise sanitaire a brouillé de nombreux repères
économiques. Une question s’impose alors : à quelles conditions la relance pourra être sociale, solidaire et durable ? Les entrepreneurs engagés ont une carte maîtresse à jouer. À la condition de pouvoir compter sur le juste accompagnement et la force du réseau entrepreneurial.
L’ESS AU CŒUR DE LA RELANCE.
“Après la crise, un retour à la situation d’avant serait décevant. D’autant que nous sentons parmi nos salariés, clients, partenaires, membres de la gouvernance, une envie de porter davantage les notions de lien social, de solidarité, de proximité et de sens donné à son travail.” Tel est le constat de Benoît Delliaux, directeur général de Soliha Pays de la Loire, association qui œuvre pour la transition écologique et solidaire de l’habitat privé, qui met ainsi en lumière la pertinence du modèle des entrepreneurs engagés au cœur de la reprise.
De l’urgence à la relance
Est-ce à dire que l’heure est au changement d’échelle pour les acteurs de l’ESS ? Et, si oui, avec quels soutiens ? Pour France Active, dès l’éclatement de la crise, l’accompagnement a été pensé de manière multidimensionnelle.
Premier axe : resserrer les liens et écouter les besoins pour une réponse sur mesure. « Toutes nos associations régionales sont tout de suite entrées en contact avec les entrepreneurs engagés soutenus », rappelle Frédéric Cusco, responsable Engagements, Délégations et Territoires chez France Active. Deuxième axe : répondre à l’urgence, et tout particulièrement pour sécuriser les trésoreries (garanties bancaires, le fonds UrgencESS lancé par le secrétariat d’État à l’Économie sociale, solidaire et responsable et déployé par France Active partout en France, prêts de relance solidaire…). « Très vite, il est apparu essentiel de connecter ces outils à un accompagnement pour préparer la suite, en partageant des scénarios et des feuilles de route », complète-t-il.
Objectif : sortir de la fébrilité de l’urgence et consolider les modèles.
S’adapter pour mieux rebondir
Cette dynamique, le Triporteur à Cartouches l’a bien connue. L’association lilloise collecte des cartouches et toners usagés en vue de leur réemploi. Avec le télétravail généralisé, l’équilibre de son activité se trouve impacté : « Nous avons vu l’utilisation de toners laser par les entreprises s’écrouler et l’usage des cartouches pour petites imprimantes à domicile augmenter. Au niveau des comptes, nous ne nous y retrouvions pas », relate son chargé de collecte et de développement, Jean-Luc Lemaire. France Active Nord soutient la structure, notamment via le fonds UrgencesESS d’un montant de 5 000 euros pour lui permettre de garder la tête hors de l’eau. Cette bulle d’oxygène lui donne alors le temps d’adapter l’activité à ce nouveau contexte et de trouver les modalités et les partenaires pour intensifier la collecte de petites cartouches dans les commerces de proximité et les entreprises.
Autre logique pour Soliha Pays de la Loire qui a, quant à elle, vu son activité croître en 2020.
Mais la structure a tout de même eu besoin d’accompagnement, en conseils et en financements, pour mener à bien un changement de gouvernance (avec la fusion des associations départementales) et un déménagement. « Au final, le fait d’avoir continué à avancer sur ces sujets durant la crise, tout en augmentant notre activité de 25 %, nous a renforcés. Aussi bien en interne, car cela crée de la fierté, que vis-à-vis de nos partenaires qui perçoivent ainsi plus de clarté et de solidité dans notre projet », commente Benoît Delliaux.
France Active a su démontrer que son réseau bougeait
vite grâce à son ancrage territorial et pouvait calibrer ses soutiens autour d’un triptyque conseil, connexion,
financement.
Sécuriser l’après
Et maintenant ? Comment donner toutes les chances à la relance solidaire ? Les prochains mois seront décisifs. L’entreprise d’insertion qui produit des jouets en bois pour des sites de tourisme historique, Sitaphy, le confirme. En 2020, elle connaît une perte de chiffre d’affaires de 70 %. Mais les dispositifs de l’État (PGE) et de France Active Bourgogne (un prêt de 30 000 euros) lui permettent de tenir le cap. Mais ensuite ? « En 2020, tout le monde est venu à la rescousse. Grâce aux aides, notre exercice n’a pas fini déficitaire. Mais la donne n’est plus la même désormais. En effet, les fournisseurs du secteur culturel ne sont plus soutenus par l’État en 2021, explique Jean-Pierre Thibault, directeur de Sitaphy Auxerre. C’est alors grâce au soutien de France Active Bourgogne et de notre banque que nous avons pu assurer la pérennité de notre trésorerie. »
Prévoir l’après est en effet essentiel pour Frédéric Cusco. « France Active a su démontrer que son réseau bougeait vite grâce à son ancrage territorial et pouvait calibrer ses soutiens autour d’un triptyque conseil / connexion / financement. Aujourd’hui, nous devons continuer à faire évoluer nos modes d’action pour continuer à protéger les entrepreneurs engagés et leur permettre de jouer pleinement leur rôle. » Cela passera notamment par une écoute plus fine, des délais de remboursement un peu plus longs dans certains cas et une capacité à mobiliser davantage de partenaires autour de la table, même sur des sujets compliqués. De nouveaux moyens sont également prévus pour avancer : sur les 500 millions d’euros destinés au financement et au développement du secteur de l’économie solidaire, 100 millions d’euros seront alloués à sa reprise, « pour ainsi créer un effet relance à l’image des valeurs sociales et solidaires des entrepreneurs engagés ».
- 100 M€ de financements d’urgence par France Active15 000 garanties rééchelonnées
10 000 prêts participatifs rééchelonnés
- 5 000 structures bénéficiaires du fonds UrgencESS> 18,3 M€
> 10 000 emplois sauvegardés
- 300 entreprises soutenues grâce au prêt de relance solidaire (PRS)> 10,1 M€ investis
> 4 503 emplois consolidés
Grands Prix de la finance solidaire 2021 : tous les lauréats français accompagnés par France Active
Remis le 9 novembre lors de la désormais incontournable semaine de la finance solidaire, les Grands Prix de la finance solidaire ont récompensés cette année :
Prix “Coup de coeur”
Hacoopa
Financé et accompagné par France Active Pays de la Loire
Organisée en modèle coopératif, Hacoopa porte des projets d’habitats partagés et inclusifs, à taille humaine, pour les personnes âgées. Créée en 2019 par 4 structures de l’ESS nantaises et des citoyens nantais, la structure se donne comme objectif de lutter contre l’isolement social des seniors et prévenir les effets du vieillissement et de la perte d’autonomie. Le concept de maison partagée Hacoopa est flexible et adaptable aux différents environnements. La structure lutte aussi contre la précarisation de l’emploi des métiers des services aux personnes avec la création de poste d’animateur.trice de maison pour réaliser des missions d’accompagnement auprès des habitants. Elle a été soutenue par France Active Pays de la Loire via des investissements lors de son développement.
Ecouter le podcast de présentation d’AJDB – “Confinement – Comment faire pour que les jeunes se sentent concernés”
Prix “France” :
Les Ateliers de la Bruyère
Financé et accompagné par France Active Auvergne Rhône Alpes
Installés dans le pays de Saugues en Haute-Loire, les ateliers de la Bruyère développent différentes activités de valorisation du territoire, notamment sur l’agriculture et l’artisanat local, tout en permettant à des personnes en situation de précarité d’accéder à un emploi et de se former. Accompagné par France Active Auvergne-Rhône-Alpes avec une prime émergence puis soutenus dans leur développement, les ateliers produisent 90 tonnes de légumes par an,150 tonnes de laine lavée par an et ont pu recruter 35 salariés en CDI.
En savoir plus sur Les Ateliers de la Bruyère
Ecouter le podcast de présentation de Villages Vivants : “Installation d’activités dans les centres bourgs désertés – Les entrepreneurs viennent nous chercher pour qu’on les soulage”
Prix “Épargne solidaire” :
SNL Prologues
Financé et accompagné par France Active Investissement
Solidarités Nouvelles pour le Logement (SNL) propose des logements à loyer très réduit aux personnes en difficulté, et propose de les accompagner par la suite vers une solution de logement pérenne. Pour mener à bien son action, SNL a créé la foncière solidaire SNL-Prologues afin de porter ses actions, soutenue par France Active Investissement. Cette dernière collecte l’épargne des citoyens pour acquérir de nouveaux logements, à destination des personnes en situation de précarité.
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Les Grands Prix de la finance solidaire sont organisés en partenariat avec
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Nouveaux présidents pour France Active Garantie et France Active Investissement
Dominique MAHÉ a été élu président de France Active Garantie le 27 mai.
Il succède à Jean-Denis NGUYEN TRONG.
Son parcours
Président de la MAIF depuis 2006
Ancien administrateur de France Active
Professeur d’Enseignement Général
Alexis MASSE a été élu président de France Active Investissement le 31 mai.
Il succède à Jean-Marc ALTWEGG.
Son parcours
Président du Forum pour l’Investissement Responsable
Délégué stratégie chez GRDF
Ancien secrétaire confédéral de la CFDT
Ancien administrateur de France Active Investissement
Inspecteur des finances
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Événement : Les Femmes à La Relance – Le replay
La Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, est l’occasion de porter chaque année la cause des femmes qui entreprennent. Elles sont aujourd’hui nombreuses à créer leur activité et à diversifier les engagements.
Dans un contexte de crise, mais aussi de redirection de l’économie vers un modèle durable, quelle place pour les entrepreneures dans la relance ?
Comment les femmes entrepreneures font-elles face à la crise ?
Quels sont les financements possibles pour sécuriser leur activité ?
Comment réussir à poursuivre et développer son projet en cette période tout en préservant l’emploi de sa structure ?
Comment s’engager sur les questions sociales et écologiques ?
C’était toute l’ambition de la conférence « Femmes entrepreneures et engagement : comment agir pour la relance ? » que d’apporter des réponses concrètes et des témoignages inspirants pour toutes celles qui s’engagent pleinement sur leur territoire.
Portée par la Fédération bancaire française et France Active, cette conférence a été organisée avec le ministère délégué auprès du Premier ministre chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances et le secrétariat d’État à l’Économie sociale, solidaire et responsable. Autrement dit des acteurs pleinement mobilisés sur le sujet : parce que le droit d’entreprendre, c’est aussi celui des femmes !
L’événement s’est déroulé le 5 mars dans les locaux de la Fédération bancaire française, sous forme digitale. Il sera retransmis sur les plateformes des contributeurs et orchestré par un animateur. Il réunira :
- Elisabeth Moreno, ministre déléguée auprès du Premier ministre chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances,
- Olivia Grégoire, secrétaire d’État à l’Économie sociale, solidaire et responsable,
- Philippe Brassac, président de la Fédération bancaire française,
- Pierre-René Lemas, président de France Active,
- Maya Atig, directrice de la Fédération bancaire française,
- et 3 entrepreneures.
https://www.youtube.com/watch?v=5fC-p6atu1A&ab_channel=FranceActive
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Consommation, l’heure du changement ?
Seconde main, vrac, labels éthiques… Partout en France, de nouveaux modes de consommation émergent, plus soucieux de l’environnement et de l’utilité sociale. Effet de mode ou vraie tendance de fond ? Pour faire pencher la balance vers la deuxième option, un seul levier : la prise du pouvoir par le consommateur citoyen.
Plusieurs indicateurs témoignent d’un changement dans les attentes et les comportements des consommateurs. Pierre Galio, chef du service Consommation et Prévention de l’ADEME, met en exergue une tendance forte : « Lorsqu’on demande aux Français ce qu’est pour eux consommer de manière responsable, la réponse “consommer moins” arrive de plus en plus fréquemment – c’est-à-dire ne plus consommer de produits ou services superflus, ou réduire tout simplement sa consommation. » Ainsi, 86 % des Français disent vouloir vivre demain dans une société où la consommation prend de moins en moins de place . « Le modèle de consommation actuel – celui qui a posé ses bases dans l’immédiat après-guerre et qui pense essentiellement en volume – est sérieusement remis en question. »
Des alternatives concrètes
Consommer moins et mieux est devenu le credo de nombreuses aventures entrepreneuriales. À l’instar de WeDressFair, soutenu par France Active, boutique physique à Lyon et e-shop proposant une mode responsable – tant d’un point de vue environnemental que sociétal. Son principe : celui du buycott, c’est-à-dire un boycott positif en refusant de consommer trop de vêtements et en orientant la consommation restante sur des achats durables, éthiques et solidaires. « Il ne s’agit pas de consommer plus de mode éthique, mais moins de mode, et de la mode éthique, éclaire Marie Nguyen, sa fondatrice. Nous ne sommes pas dans un modèle de croissance infinie. »
Réfléchir à son acte d’achat et à son besoin réel est au fondement des boutiques vrac qui se développent partout en France – et à un rythme exponentiel ! Johanna Le Mau, fondatrice d’Ô Bocal à Nantes, également soutenue depuis le départ par France Active, peut en témoigner. Quand elle démarre le projet en 2016, elle a tout d’une pionnière. Son équipe est réduite et sa boutique propose une offre inédite dans la ville. Quatre ans plus tard, Ô Bocal, c’est désormais deux magasins en centre-ville, 12 salariés et une offre qui s’est très largement étoffée (entre les produits d’alimentation, d’hygiène, d’entretien de la maison, accessoires, etc.), tandis que ses clients se sont également diversifiés (particuliers, entreprises, restaurateurs, collectivités…) « Quand nous avons commencé, le zéro déchet faisait peur, explique Johanna. Aujourd’hui, on en voit partout. D’ailleurs, d’autres enseignes de ce type se sont ouvertes dernièrement. Et c’est tant mieux ! Certains clients se sont même lancés, inspirés par notre démarche. » Pourtant, Johanna ne craint pas la concurrence, percevant cette dynamique comme un cycle vertueux qui peut convaincre les consommateurs d’opter pour ces nouveaux modes de consommation et les commerçants d’être toujours plus inventifs et exigeants sur les gammes proposées. « En continuant à étoffer notre offre tout en restant alignés avec nos valeurs et en lien avec notre réseau d’acteurs locaux, c’est comme ça que nous conservons nos clients et que nous en gagnons d’autres. Si on peut inspirer d’autres initiatives de ce type en montrant qu’on peut consommer et entreprendre autrement, tout le monde peut y gagner. »
On voit émerger de plus en plus
d’initiatives pour lutter contre le gaspillage,
mais on assiste aussi à un renouvellement
accéléré des gammes et à des effets
de sur-référencement.
Plus qu’un nouveau marché, une nouvelle économie
Faut-il en conclure que ce changement de modèle de consommation est définitivement opéré ? Pas si sûr, car des courants contraires s’affrontent. Pierre Galio de l’ADEME le confirme : « On voit par exemple émerger de plus en plus d’initiatives pour lutter contre le gaspillage, mais dans le même temps, on assiste à un renouvellement accéléré des gammes et à des effets de sur-référencement – notamment en électronique. À l’obsolescence technologique, il faut aussi ajouter l’obsolescence culturelle… Pour l’habillement, même constat. Les fashion weeks sont de plus en plus rapprochées, créant des effets de mode et donc de nouveaux besoins de plus en plus fréquents. »
La question de l’accessibilité reste aussi centrale : « Il ne faut pas oublier que la France compte 8 à 9 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté. Phénomène qui s’accroit cruellement avec la crise. Consommer de manière plus responsable n’est donc pas une priorité pour beaucoup – surtout si c’est synonyme de produits plus chers. Le risque est donc une consommation à deux vitesses. »
Pour dépasser ces clivages, Jean-Paul Raillard et le Réseau Envie dont il est président, apportent une solution : « Ne pas construire simplement un nouveau marché, mais une nouvelle économie. » Et cela passe par une dynamique vertueuse globale à l’échelle des territoires, telle que le Réseau Envie la structure autour de ses 80 lieux (magasins ou ateliers de réparation et centres de recyclage de gros et de petits électroménagers) partout en France, employant près de 3 000 salariés dont 2 300 en insertion. L’enjeu est bien sûr de rallonger la durée de vie des produits pour en limiter l’impact environnemental. Mais pas seulement. Jean-Paul Raillard explique : « Acheter un téléphone reconditionné, par exemple, c’est bien, mais insuffisant. En effet, de nombreux opérateurs achètent des lots de téléphones de moins de six mois aux États-Unis ou au Japon, pour les reconditionner en Roumanie avant de les vendre en France. Le bénéfice environnemental est faible – sans parler de l’impact social. À l’inverse, avec le réseau Envie, nous rapprochons les lieux de transformation des consommateurs, en créant de l’emploi et en défendant la juste rémunération d’une chaîne de valeur. »
Même logique chez Label Emmaüs, la plateforme en ligne qui met en vente les produits des communautés Emmaüs ainsi que de structures issues de l’ESS. Depuis sa création en 2016, grâce à elle, près de 500 personnes ont pu être formées aux métiers du e-commerce dont 300 en insertion ou compagnons Emmaüs. Particularité de la structure : utiliser les codes de la communication des grands acteurs du e-commerce, mais en les détournant – comme le Black Friday devenu Hack Friday. Ce qui permet d’accroître sa visibilité et de se faire connaître de consommateurs de plus en plus nombreux et variés. « Avec cette approche, nous notons une vraie diversification de nos clients : plus jeunes et pas forcément connaisseurs à la base des communautés Emmaüs. D’ailleurs, ça a vraiment changé, c’est désormais Label Emmaüs qui permet de faire connaître les structures physiques que nous accompagnons dans la vente en ligne. Auparavant, c’était l’inverse », relate Kadija El Goufi, responsable Marketing et Communication chez Label Emmaüs.
Quand le citoyen consommateur reprend le pouvoir
Dans cette évolution des consommations, un aspect fait clairement la différence : l’information. Tel est le point de bascule qui transforme une intention de consommer autrement en un acte d’achat responsable. C’est ce qui a poussé Christophe Hurbin à créer l’application d’aide à la consommation, myLabel, qui intègre des critères à la fois santé, environnementaux et sociétaux dans son évaluation de produits alimentaires (voir son portrait page 8) : « Nous répondons ainsi au besoin de plus en plus pressant du consommateur d’être informé sur l’impact global de son achat. » Ce dernier reprend alors le pouvoir. Christophe Hurbin complète : « Nous notons un changement radical dans les postures des acteurs de la grande distribution. Quand nous nous sommes lancés il y a un an et demi, on sentait bien qu’ils cherchaient le meilleur moyen pour contourner et minorer les applications d’évaluation telles que Yuka, Open Food Facts et même myLabel. Ils les considéraient certes comme des outils de transparences, mais non contrôlés, donc risqués. Changement de braquet, il y a un an : ces applis sont devenues incontournables. Ils doivent absolument y être bien référencés – les incitant même à revoir leurs recettes pour être mieux notés. »
En parallèle, les labels de consommation responsables (AB pour agriculture biologique, Rainforest Alliance, GOTS pour Global Organic Textile Standard, etc.) ne cessent de se développer pour mieux orienter les consommateurs dans leur choix et retrouver la confiance en leur acte d’achat. Autre preuve que la révolution est en marche, accélérée par la pression des citoyens consommateurs : après avoir investi le bio depuis quelques années, la grande distribution se met au vrac et à la seconde main.
D’autres secteurs jusque-là peu concernés par ces logiques s’y mettent d’ailleurs. C’est le cas du monde médical où la Sécurité sociale ne remboursait que le matériel neuf (par exemple les fauteuils roulants pouvant coûter plusieurs milliers d’euros). Grâce à un gros travail de plaidoyer et de structuration de la filière, notamment par le Réseau Envie, il sera prochainement possible de se faire rembourser du matériel de seconde main parfaitement remis en état. Un bénéfice à la fois pour le pouvoir d’achat des citoyens et pour les finances publiques.
Passer de la marge à la norme
Et maintenant ? Quels leviers pour essaimer davantage ces nouveaux modes de consommation sans mettre de côté une partie de la population ? Deux réponses possibles : mieux faire connaître les initiatives responsables de proximité et renforcer les réseaux pour opérer le changement d’échelle, vertueux pour tous – entrepreneurs responsables comme consommateurs.
Créer une caisse de résonnance et faire écosystème pour changer la donne, c’est notamment le projet de Ethi’Kdo, coopérative à but non-lucratif qui propose la première carte-cadeau des enseignes écologiques et solidaires en France. Ce projet est également soutenu par France Active – comme beaucoup des enseignes référencées par Ethi’Kdo. Pour Fanny Gérôme, directrice générale adjointe de France Active, cela n’a rien d’une coïncidence. « Chez France Active, nous sommes depuis le début en lien avec les enjeux qui émergent dans la société. Tout simplement parce que nous sommes en résonnance avec les citoyens eux-mêmes. Car qu’est-ce qu’un entrepreneur engagé si ce n’est un citoyen qui a décidé de bouger parce qu’il juge qu’il manque quelque chose et qu’un domaine réclame qu’on s’y investisse ? Et c’est bien ce qui se passe aujourd’hui avec les mutations dans les attentes et modes de consommation. Si nous réceptionnons de nombreux dossiers sur le thème du consommer autrement et si nous décidons de les accompagner, c’est bien parce ce mouvement est bien réel et qu’il ne doit pas rester à la surface. » L’enjeu devient désormais : « d’être capables de capitaliser sur ces différentes expériences qui commencent à être très riches, à les faire connaître, à créer des sources toujours nouvelles d’inspiration. Les entrepreneurs engagés ne doivent pas se sentir seuls dans leur manière de réinventer le monde. » Les soutenir en créant toujours plus de connexions, c’est ainsi l’objectif que se fixe le réseau France Active. Ce sera aussi un moyen pour augmenter leur accessibilité au plus grand nombre.
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67%
des Français disent avoir changé certaines de leurs pratiques au quotidien pour réduire l’impact de leur consommation
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86%
disent vouloir vivre demain dans une société où la consommation prend de moins en moins de place
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64 %
ont l’impression d’avoir de plus en plus de mal à s’informer correctement
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25 %
seulement considèrent que les entreprises leur donnent assez d’informations sur les conditions de fabrication des produits
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Pour 63 %,
le fait qu’une entreprise propose des produits durables renforce leur confiance en elle
Les applications d’aide à la consommation
Ce n’est plus une tendance, c’est un phénomène ! Les applications mobiles pour évaluer les produits ne cessent de se développer. La plus connue : Yuka, créée par une start-up française et s’appuyant sur le Nutriscore. En quelques années, c’est déjà 12 millions de consommateurs dont 83 % déclarent acheter, grâce à cet outil, moins de produits alimentaires en quantité mais plus en qualité. Dans ce sillon, d’autres initiatives se sont montées. À l’instar de myLabel qui propose une vingtaine de critères personnalisables – à la fois environnementaux et sociétaux –, tels que bien-être animal, la juste rémunération des agriculteurs, le travail des enfants… Autre approche, le label Longtime d’Ethikis, qui informe sur la longévité, la robustesse et la réparabilité des produits. myLabel et Ethikis ont tous deux été soutenus par France Active.
3 questions à Dominique Desjeux, anthropologue, professeur émérite à la Sorbonne Sciences sociales, université de Paris
Observez-vous un changement réel dans les comportements des consommateurs ?
En tant qu’anthropologue, je travaille sur les pratiques, les contraintes et les stratifications sociales. Et certaines tensions apparaissent par rapport aux raisonnements macro. Prenons l’exemple du bio. Les sondages disent que près de 80 % des Français y sont favorables. Pourtant, ça ne représente de 5 % des parts de marché. Les Français mentent-ils ? Non. Cela veut surtout dire qu’ils voudraient bien consommer mieux, mais qu’il existe des contraintes qui les freinent. La principale est bien sûr le pouvoir d’achat. Les études montrent ainsi que les classes les plus aisées sont favorables à intégrer de nouveaux modes de consommation, tandis que celles avec davantage de problèmes économiques aspirent surtout à entrer dans la consommation – et donc à consommer plus.
Les attentes des consommateurs évoluent-elles tout de même ?
Oui bien sûr. Et j’identifie un facteur très nouveau de changement : le phénomène des notes. Ce principe d’évaluation remet l’intérêt sur le produit et non sur la marque, qui devient secondaire. On revient finalement à la situation d’avant les années 80 où le produit prévalait sur la marque. C’est capital, car cela pousse les entreprises à revoir leur système de raisonnement et d’action. Le consommateur reprend la main. Il n’est donc pas étonnant de voir des enseignes de grande distribution proposer du bio, du vrac et même maintenant de la seconde main. C’est aussi comme cela que ces nouveaux modes de consommation gagneront en accessibilité.
Quels seraient les leviers pour dépasser ce phénomène de consommation à deux vitesses ?
La contrainte de pouvoir d’achat va durer. C’est une donnée mondiale qui s’accroît avec l’augmentation du prix des matières premières, des logements, de l’énergie… Mais avec ces contraintes, des activités non monétaires ou faiblement monétaires, à la portée des gens et misant sur le collectif vont de plus en plus se développer. Les gens inventent sous contrainte – et c’est le cas des acteurs de l’économie sociale et solidaire qui est pour moi une économie à part entière.